La peur de la mort

La peur de la mort

«Personne n’a vécu dans le passé, personne ne vivra dans le futur; le présent est le mode de toute vie.» Arthur Schopenhauer

Apprivoiser la peur de la mort

Par Margaret Boland, avec son aimable autorisation
Traduction Véronique Larderet

Robert St John a parlé de la mort et de la fin de vie lors d’un séminaire à Dublin une semaine précédant sa mort, en octobre 1996. Il a dit que la majorité des gens ont peur de la mort, que la mort est du domaine de l’inconnu et de l’inconcevable, c’est une fin et les gens n’aiment pas la fin. Il n’avait pas peur de la mort et d’un cœur léger, il a dit qu’il voulait être très présent, digne et conscient quand son tour viendrait mais qu’il ne voulait pas être debout car tomber serait indigne. Robert était alors un homme âgé de 83 ans sur le point de se lancer dans une nouvelle vie en Italie avec l’énergie et l’enthousiasme d’un jeune homme. Moins d’une semaine suivant le séminaire, Robert est décédé subitement après son arrivée dans le nord de l’Italie. Il ne restait jamais en place, droit dans ses bottes et digne, et j’ai été soulagée d’apprendre qu’il ne se tenait pas debout quand il est mort!

Je suis fréquemment sollicitée par les parents de personnes âgées séjournant à l’hôpital afin d’introduire la Métamorphose auprès de leurs proches souffrant d’anxiété et de maladie. Un jour, j’ai reçu un appel d’une religieuse qui était en charge d’une paroisse dans un hôpital local. Elle ne connaissait pas la Métamorphose, mais avait observé des changements positifs chez les patients que j’y avais traités. Elle a constaté que les patients recevant la Métamorphose étaient moins exigeants et plus à l’aise car ils en pratiquaient les symboles. Elle a pris rendez-vous pour une femme très nerveuse qui réagissait négativement à la médication prescrite.

Je suis arrivée à son pavillon à l’heure et la sœur m’a présenté à une femme âgée de 92 ans qui hurlait des prières pleines de peur de Dieu et de la mort. Cela perturbait les autres patients et le personnel de service. La sœur m’a dit que leur seul moment de répit était quand la patiente recevait une médication lourde. Au réveil, les prières angoissées recommençaient.

Cette femme s’est montrée très ouverte et réceptive au traitement et peu à peu elle s’est calmée et a fini par exprimer beaucoup de plaisir. Je lui ai montré les symboles de la main et elle m’a demandé de revenir bientôt. Avant de quitter la salle, j’ai parlé à la religieuse au sujet des symboles de la main et je lui ai recommandé de les faire régulièrement avec la femme, surtout dans les moments de prières où elle était perturbée. La religieuse avait une compréhension limitée, mais a été enthousiasmée en raison de l’effet positif qu’elle a observé chez les autres patients recevant la Métamorphose. Elle s’est sentie prête à devenir un catalyseur pour aider la femme à se détendre.

J’y suis retournée chaque semaine pour faire une séance à la demande de la patiente qui était de plus en plus à détendue et priait avec moins de peur. La sœur faisait les symboles avec elle tous les soirs et lui rappelait de les faire quand l’anxiété la gagnait. Un jour, la femme est restée calme pendant tout le traitement et avant de quitter le pavillon, je suis allée voir la sœur dans la salle du personnel pour l’informer qu’elle n’avait pas prié. Elle a répondu en disant: «Alléluia, cela ne m’inquiète pas si elle n’a pas prié. Étant religieuse, cela ne devrait pas être mon souhait, mais je souhaite qu’elle se libère de de la crainte de Dieu et de la mort».

La sœur a vu son souhait se réaliser car la femme est devenue plus sereine, elle priait doucement comme si elle psalmodiait. Elle était plus gaie quand je suis arrivée pour lui faire une séance et son mode de vie plus agréable et détendue. Un samedi matin, environ un mois après son 95ème anniversaire, j’ai reçu un appel téléphonique de la sœur m’informant que «notre formidable amie s’était éteinte paisiblement, tout en faisant ses symboles. J’ai pris soin de nombreuses personnes en fin de vie dans ma carrière, dit-elle, mais aucune comme notre chère amie n’était aussi calme à la fin. Merci la Métamorphose.». Dans mon expérience au fil des années, j’ai observé combien la pratique de la Métamorphose libérait de la peur. Ceci est dû à la transmutation des tensions et des angoisses accumulées depuis très longtemps. Nous pouvons alors expérimenter la joie de vivre créative et, finalement, mourir dans l’instant présent. 

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