« Il y a quelques années, j’ai consulté une amie qui offrait des séances de Métamorphose, c’est-à-dire des traitements énergétiques visant à libérer les mémoires cellulaires. Au cours d’un de ces traitements, des images claires se sont mises à défiler sous mes paupières alors closes. C’était très étrange, car je voyais les images comme si je me trouvais suspendue en haut de la scène qui se jouait, mais en même temps, ma conscience se trouvait aussi à l’intérieur d’un des personnages de cette scène, c’est-à-dire le poupon.
Je voyais donc la vue aérienne de ce poupon, bien emmailloté, étendu sur le dos dans une couchette. En même temps, c’est comme si j’étais le bébé et que je vivais les évènements. Je voyais donc simultanément la scène avec les yeux et le ressenti de ce bébé naissant et avec les yeux d’un observateur. J’entendais tout le discours intérieur de cet enfant, tout ce qu’il vivait, tout son questionnement, toutes ses émotions. Deux adultes étaient penchés au-dessus du lit et l’observaient. Ils le regardaient, me regardaient devrais-je dire, sans comprendre ce que je tentais de leur dire. Plus j’essayais de leur livrer mon message, plus leur visage devenait sévère. Je sentais qu’ils ne voulaient pas que je pleure et ils souhaitaient que je sois sage. Je ne pleurais pas. En fait, je devrais dire que mes yeux ne versaient aucune larme et qu’en apparence, j’avais l’air effectivement bien sage. Mais en dedans, tout mon corps hurlait de peine et d’incompréhension.
J’avais l’impression qu’il m’était impossible d’exprimer mon besoin pressant du moment, de dire ce qu’il me manquait le plus alors ; de demander le seul réconfort alors possible : ma mère. Toutes les cellules de mon corps réclamaient ma maman. J’avais beau regarder tout autour. Elle n’y était pas. Je ne comprenais pas pourquoi. Je me sentais si seule et si loin d’elle. Intérieurement, toutes mes énergies étaient centrées pour lancer ces mots : « Où est ma mère ? ». Cette question revenait sans arrêt et de plus en plus fort, mais personne ne semblait comprendre mon langage. Pourtant, mon corps restait là sans bouger, sans émotion, englué dans une léthargie. Devant mes yeux secs et mon visage figé, ces deux étrangers qui me regardaient étaient à des lieues de saisir ma détresse. Ils ne voyaient que mon corps repu, bien au chaud dans le berceau, mais pas mon cœur endolori par l’absence de ma mère.
Après avoir vécu cette scène, un souvenir est remonté en moi. Ma mère m’avait raconté que dans les premiers jours de ma naissance, j’avais séjourné chez une nourrice. C’était une pratique courante à l’époque. Wow ! Quelle sensation ai-je éprouvée en voyant ces images. La douleur alors ressentie était si familière. Je la reconnaissais parfaitement. Tout était si réel. Pourtant, j’avais peine à croire que j’aie pu emmagasiner tout cela quelque part dans ma petite mémoire de bébé. J’ai donc fait quelques vérifications. Ce souvenir était exact.
Après avoir vécu cette scène, un souvenir est remonté en moi. Ma mère m’avait raconté que dans les premiers jours de ma naissance, j’avais séjourné chez une nourrice. C’était une pratique courante à l’époque. Wow ! Quelle sensation ai-je éprouvée en voyant ces images. La douleur alors ressentie était si familière. Je la reconnaissais parfaitement. Tout était si réel. Pourtant, j’avais peine à croire que j’aie pu emmagasiner tout cela quelque part dans ma petite mémoire de bébé. J’ai donc fait quelques vérifications. Ce souvenir était exact. Ma mère m’a même confirmé que cette nourrice avait l’habitude d’emmailloter les poupons bien serrés dans leur berceau pour les garder au chaud. J’étais vraiment sous le choc. Cela m’apportait des réponses à tant de questions laissées sans réponses. J’ai pris quelque temps pour mettre de l’ordre dans le flot de souvenirs et d’émotions qui venaient de refaire surface.
Ce séjour dans ma vie, était la clé de compréhension
d’une émotion enfouie en moi : le sentiment d’abandon
Jamais, au grand jamais, je n’avais mesuré l’importance de ce séjour dans ma vie. Je l’avais même rangé au rayon de l’oubli. Ma mère m’en avait parlé, j’étais au courant que cela s’était produit, mais je n’y avais jamais porté attention. Pourtant, il était la clé de compréhension d’une émotion enfouie en moi : le sentiment d’abandon. Ce cri de détresse était si intense. Il m’a permis d’établir le fil conducteur de nombreuses expériences vécues après ma naissance. Celles-ci me replongeaient toujours dans des situations où j’étais confrontée à ce sentiment d’abandon. En fait, dans toute mon histoire, je n’ai jamais vraiment été abandonnée. Bien au contraire, j’ai été fort choyée et dorlotée. Pourtant, c’est ainsi que j’ai perçu les évènements de ma vie. Intérieurement, je portais une blessure d’abandon dont la guérison faisait sans aucun doute partie de mon plan de match.
L’expérience vécue au moment de mon arrivée était là pour consolider mon désir de guérison. En effet, elle allait me pousser à me sentir abandonnée dans les expériences de vie subséquentes jusqu’à ce que je mette le doigt sur le bobo comme on dit. Le traitement de mon amie a permis de libérer des mémoires cristallisées en moi qui bloquaient ma vision des choses. Ainsi, j’ai pu voir et surtout me rappeler que mon âme souhaitait cette guérison et que cette dernière faisait partie de ce que je désirais apprendre. Quelle découverte extraordinaire ce fut ! Grâce à cette vision, j’ai pu commencer à percevoir la vie autrement. Tout cela avait été possible justement parce que nous ne sommes jamais seuls ni abandonnés et que tout concourt à notre assistance sur Terre comme au Ciel.
Cette précieuse amie a participé à cette assistance qui m’était envoyée et que, cette fois, j’ai su reconnaître. Je lui serai éternellement reconnaissante de m’avoir aidée dans ce cheminement et d’avoir accepté d’être le messager de ma propre guidance. »
Sylvie Ouellet, Bienvenue sur Terre ! Accueillir, comprendre et accompagner l’âme dans le processus d’incarnation, Édition Dauphin blanc